Si quelqu’un a mérité sur le plan politique le titre de père de cette révolution tranquille, dont nous sommes les héritiers, c’est bien cet homme à la fois fier et modeste, ombrageux et attachant, dont je m’honore d’avoir été l’ami encore plus que le collègue.
René Lévesque,
Le Devoir, 7 février 1985
Georges-Émile Lapalme (1907-1985) devient chef du Parti libéral du Québec en 1950 après avoir été député au parlement fédéral. Maurice Duplessis, alors au sommet de son pouvoir, aura en face de lui un adversaire résolu qui s’en prend sans relâche à son conservatisme obstiné. Chef de l’opposition libérale, il dénonce les tares du régime: fraudes électorales, autoritarisme, favoritisme, antisyndicalisme, vente à vil prix des ressources naturelles, conception électoraliste de l’autonomie provinciale.
En même temps, Lapalme prépare les transformations de la Révolution tranquille des années 1960 : justice sociale pour les plus démunis, système d’éducation réformé et gratuit, modernisation de l’État, reconnaissance des droits des travailleurs, égalité juridique des femmes, gestion des ressources naturelles, protection de la langue et de l’identité culturelle du Québec. Ses discours et écrits politiques constituent un tableau impressionnant du Québec de ces décennies et mettent en évidence son apport essentiel à la Révolution tranquille.