Quelquefois je dessine, sans conséquence, car ce n’est rien. Ce que j’ai fait le mieux, c’est, il y a deux ou trois ans, une cinquantaine de croquis plus ou moins caricaturaux des clients et clientes d’un supermarché de Montréal. J’avais une petite tablette, et, en attendant chaque semaine à la caisse, j’avisais quelque autre client (ou cliente) et, en tapinois, je faisais mon petit dessin pas très charitable en trente secondes. Plus tard, je trouvais un titre. L’ensemble est pas mal rigolo.
Pierre Vadeboncoeur
Ces esquisses parlent d’elles-mêmes et se passent heureusement de présentation, tant leur verve est drue et transparent leur propos pourtant vibrant d’une riche palette intertextuelle aux effets les plus imprévisibles. Si Pierre Vadeboncoeur nous a donné l’une des œuvres littéraires les plus fortes et les plus réfléchies de la littérature contemporaine, n’est-il pas rafraîchissant de découvrir maintenant dans son art du dessin un esprit libre, enjoué, délié de l’autocensure et capable de toutes les audaces ?
Réjean Beaudoin